La recherche médicale sur le sarcome d’Ewing
Des résultats récents réalisés à Harvard pourraient faire avancer la lutte contre la maladie en proposant une nouvelle stratégie thérapeutique permettant d’enrayer ce cancer osseux des enfants et des jeunes adultes.
Les chercheurs américains ont validé une hypothèse issue de différents travaux réalisés par ailleurs à savoir : la fusion « EWS/FLI » sensibilise les cellules cancéreuses au blocage des protéines CDK7/CDK12/CDK13, impliquée dans les mécanismes moléculaires de l’expression des gènes. Autrement dit, parmi plus de 1000 types de cellules cancéreuses, celles qui provenaient de sarcomes d’Ewing portant l’anomalie EWS/FLI étaient de loin celles qui souffraient le plus d’une exposition à un inhibiteur de ces trois protéines. D’autres expériences ont alors montré que l’action de l’inhibiteur reposait sur le blocage de la protéine CDK12 et qu’elle était aussi observable in vivo, permettant de réduire le volume tumoral.
Menant plus avant leurs investigations sur la protéine CDK12, l’équipe américaine a noté qu’elle semblait associée à l’efficacité d’une toute autre stratégie thérapeutique, dans les cancers de l’ovaire : les patients chez qui la protéine CDK12 était mutée et, par conséquent inactive, étaient sensibles à l’action de molécules bloquant l’activité de réparation de l’ADN des protéines PARP. Forts de cette observation, les chercheurs ont testé la combinaison des deux approches, la première bloquant l’action de CDK12 et la seconde, rendue possible par la première, bloquant l’action de PARP. Les résultats étaient sans appel, l’action combinée des deux classes d’inhibiteurs est synergique.
Les « anti-PARP » sont d’ores et déjà autorisés pour certains cancers et les « anti-CDK12 » font, depuis peu, l’objet d’essais clinique de phase précoce. Si ces derniers s’avéraient suffisamment sûrs, des essais cliniques destinés à évaluer la combinaison thérapeutique chez les jeunes patients atteints d’un sarcome d’Ewing pourraient être envisagés rapidement. Les données préliminaires obtenues in vivo ne semblent, pour l’instant, pas révéler de toxicité notable.