Jamais je ne t’aurais dit “au revoir”
Hello Emilie d’amour. Tu sais, parce que rapidement nous avons appris que ton cancer était incurable, nous, parents, avons choisi de ne pas t’informer de ce qu’il allait t’arriver, de ce qu’il allait nous arriver, à nous tous. Et j’aurais aimé te dire tellement de choses, à commencer par un simple “au revoir”. Je n’ai pas pu te le dire, c’était un choix, pour te préserver. A moi, à nous de vivre avec chaque jour. Alors écoute bien mon amour, où que tu sois : “au revoir ma chérie, attends moi là où tu es… papa va arriver“.
A contrario et en attendant que nous nous retrouvions, on ne pourra pas dire qu’on ne s’est pas “marré” jusqu’au dernier instant, même lorsque tu ne communiquais plus avec nous, que tu ne nous voyais plus, mais selon les médecins tu nous entendais, on a fait en sorte que tu te dises “tout va bien, je les entends se marrer”. On a dédramatisé l’issue jusqu’à ton dernier souffle Emilie. Ma dernière blague aura été de te faire “t’as le bonjour de la pieuvre” sur ton visage qui venait tout juste de s’éteindre. L’instant d’après, tout a changé. En une fraction de seconde ma vie a basculé vers la souffrance. Je ne vais pas m’en remettre. Je n’en ai pas envie. Et c’est pas grave… y’a eu plus grave lol
Signez la pétition : “Un mot pour désigner le parent d’un enfant mort”
De ton vivant, et par stratégie “tristement parentale”, aucun de nous n’a pu te dire au revoir. Mais moi, avant qu’on t’enlève à moi, à nous, pour tes funérailles, j’en ai passé du temps à tes côtés, ma tête posée sur ton corps sans vie, froid, à te parler. Je me rappelle te répéter sans cesse : “tu me laisses là, tout seul, comme un c**“, “comment je vais faire sans toi Emilie” et “reviens s’il te plait“. Je ne savais dire et répéter que ces mots.
Aujourd’hui que le temps a passé, un peu, quand je suis sur mon vélo notamment, au calme, tout seul, à m’entraîner, je te parle. Des fois, seul “Je t’aime Emilie” réussit à sortir de ma bouche. Des heures durant, seuls ces trois mots sont dits. Je les répète, encore et encore. Pourtant, qu’est-ce que j’en aurais des choses à te dire. Mais contre toute attente, à part te dire que je t’aime, il n’y a pas grand chose de plus qui est capable de sortir. Pour y avoir songé, et interprétant que le traumatisme est tellement important, c’est le message que je souhaite que tu entendes. Si seulement tu l’entendais Emilie.
Je t’aime Emilie de ma vie, de mon coeur, de la Terre à la Lune multiplié par la physique quantique…
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