Ces idées la, notre chanson

Oh Emilie, ma Emilie d’amour. Dans notre malheur, et parce qu’il est impératif de se raccrocher à des beaux moments importants de notre vie dans ce contexte bien précis, il nous reste et il nous restera à jamais une chanson, notre chanson : Ces idées la de Louis Bertignac ! Si les paroles évoquent un gros chagrin d’un homme amoureux, toi, dès la première écoute, et alors que tu avais tout juste deux ans, les “oh oh oh” du public associés à la mélodie t’ont immédiatement séduite. C’est devenu en un instant notre chanson pour toujours, pour toute la vie… pendant que ton frère aîné, Lucas, lui, fredonnait de son côté, presque légitimement, “Je suis le plus beau du quartier” de Carla Bruni.

Tu sais, quand j’écoute cette version précisément, celle que nous écoutions ensemble à l’époque, je te revois sur mes genoux, à lancer d’incessants “oh oh oh” et à me demander de “la remettre” une fois la vidéo terminée. Tu vois, maintenant que tu es partie, étrangement, je ne pleure pas sur cette chanson, notre chanson me fait même du bien. Beaucoup de bien.

Signez la pétition : “Un mot pour désigner le parent d’un enfant mort”

Pendant ta maladie, et alors que je savais que ton cancer était incurable, et que nous nous quitterions un jour prochain, sans que tu y prêtes attention, telle une adolescente insouciante, je t’ai renvoyé en MP sur FB ce lien précis pour te rappeler que c’était notre chanson…. Que tu l’aies écoutée ou pas, peu m’importe au final, je voulais juste que tu aies vu mon message, que tu l’aies compris, que tu aies vu où je voulais en venir. Mon idée était que tu l’insères dans un p’tit coin de ta tête comme une sorte de rappel de notre chanson, avant que tu partes, pour toujours. Un rappel à l’amour entre une fille et son père. Entre toi et moi. Juste toi et moi. Que nous deux. Emilie et papa. Papounet et la fifille à son papa.

Je t’aime Emilie de ma vie, de mon coeur, de la Terre à la Lune multiplié par la physique quantique…

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